Disculpation de Dieu dans le malheur des hommes: Une lecture critique de Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain
Disculpation de Dieu dans le malheur des hommes: Une lecture critique de Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain
DOI:
https://doi.org/10.47963/asemka.vi10.269Keywords:
disculpation, Dieu, Gouverneurs de la rosée, malheur, raison critique, religiositéAbstract
La conception et création du monde sont attribuées à un créateur divin, invisible, omniprésent et omnipotent généralement dénommé Dieu, et celui-ci protège, nourrit et pourvoit les besoins de ses créatures. L‟homme, nommé contremaitre de la création par Dieu lui-même, est doué d‟une cognition supérieure qui l‟aide à se munir, se protéger et préserver son environnement. En dépit de son aptitude innée, l‟homme persévère de charger Dieu de sa survie sur la terre, épargnant ses propres compétences. Dans son roman Gouverneurs de la rosée, Jacques Roumain (1946) met en jeu la résignation de l‟homme devant les défis de la nature, de ses propres actions et inactions, et conséquemment sa dépendance excessive vis-à-vis de Dieu dans la résolution
d‟un désastre environnemental. Affligé par la désertification, suite au déboisement et d‟autres activités destructrices de la production agricole, le peuple de Fonds-Rouge d‟Haïti se réfugie dans des rituels, s‟abandonnant ainsi à la grâce de Dieu et d‟autres êtres cultuels. Du point de vue de l‟existentialisme théiste, cet article met en examen la responsabilité de Dieu dans la souffrance des hommes sur terre et la capacité de l‟homme de se faire et se défaire. Cet examen critique vise la disculpation de Dieu, et aussi la mise en cause de la dénonciation athée ou anti-religion de ce texte romanesque depuis sa parution. Ceci s‟accomplit par une lecture critique et une analyse réfléchie de Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain. Cette étude se conduit dans la structure analytique des études littéraires et de la sociocritique.